l'écho bleu, par Michelle Hourani auteur de poèmes

Édition : Édition Édilivre

Date de parution : juin 2013 

ISBN : 9782332543257

Tableaux réalistes, les poèmes de Michelle HOURANI sont illustrés de peintures réalisées par l’artiste Mme Lydia MOAWAD. La rencontre de la poésie et de la peinture nous offre une lecture plurielle pour nous projeter dans un univers imagé où réel et surnaturel se rencontrent. Cette rencontre de la poésie et de la peinture pourrait emmener le lecteur à un niveau de lecture poétique multiple, capable de donner le non-dit à l’image.

Avec le recueil de l’écho bleu, la poésie épouse la couleur de la musique et de la peinture, le mouvement de la danse et du rêve.

Poèmes du livre

Je viens vers toi

Je viens vers toi

Pour me faire pardonner

Et toucher de mon cœur

Tes sourires effacés.

 

Je viens vers toi

La tête baissée

Le cœur lourd de repentir

D’avoir oublier

Que tu existais !

 

Je viens vers toi

Pour panser tes pleurs salés

Face aux rêves crevés

Et briser les chimères

Des mensonges crachés.

 

Je viens vers toi

Pour te montrer un matin

Qui ne s’est pas retiré

Où tu pourras baigner

Tes songes écorchés

Et respirer enfin

La chaleur des liens humains

 

Je viens vers toi

Pour compenser

Les déboires de mon passé

Et guetter le paradis

Dans ton cœur terni

Mes actes dévoués

Voudraient être encens

Pour me faire oublier

Mon bonheur pollué

 

Je viens vers toi mon frère

Pour satisfaire l’égalité

De la misère et de la paix

Et expulser de tout mon être

Ma luxure du passé

Amère et indécente

Tout comme ta pauvreté.

 

La course

J’ai couru les silences de la solitude

J’ai bravé la mémoire de la peur

J’ai décroché la fierté des regards

Pour arriver à temps.

Mais le temps a happé mon temps

Il courait bien plus vite

Et son ombre me narguait de loin

J’ai perdu les mots qui respirent

J’ai oublié les couleurs du rire

L’ai laissé le miroir de l’utile

Cette qualité de s’arrêter

Pour respirer les pensées

Et enfin retrouver

Le parfum du moment

Dans les décombres du temps

Ce temps malodorant

Qui, mine de rien

Son ombre, de loin

Me nourrit d’illusions

Mais suce la sueur de mon âme

À pleine dents.

 

Toute une vie

À ma mère


Je me rappelle encore

Cet âge d’or

Où tu étais mon seul port,

Ces tendres moments

Quand j’étais enfant

Lorsque tu me regardais,

Mon bonheur était inégalé,

Il suffisait,

Que ma main dans ta main

Me protège des lendemains.

 

Et puis, petit à petit,

J’ai grandi

Mon regard envers toi

S’est amoindri

C’était l’âge de l’adolescence

Où nous séparent nos différences

J’avais honte que tu me tiennes la main

Pourvu que je ne sois pas vue des copains.

Je voulais de mon monde t’exclure

Et garder pour moi seule

Mes victoires, mes blessures

Mes amis c’était ma vie

Mon nouveau monde, mon paradis.

 

Et voilà que le cycle de vie

Se répète à l’infini

Rien n’est gratuit,

Tout se repaie

Tout se relie

Car moi aussi

J’ai fait des petits

Qui à leur tour, ont grandi

Et puis, se sont éloignés aussi.

En eux, je revoie mes vieux prétextes enfouis

Et ce n’est qu’aujourd’hui

Que je comprends mes niaiseries.

 

Je me demande souvent

Que puis-je faire à présent

Pour effacer mes erreurs d’autant

Tout ce mal que je t’ai créé

Tes larmes que j’ai piétinées

Toutes tes blessures inavouées

Ta fierté refoulée

Devant mon arrogance mal placée.

 

Je te regarde désormais

Et j’admire tes traits fatigués

Toutes ces rides creusées

Qui racontent mon passé

 

À moi, tout comme avant,

L’honneur comme quand j’étais enfant

Mais c’est moi qui te tiendrai la main

Pour te guider sur les chemins

Je marcherai fière à tes côtés

La tête haute, bien relevée

Pour montrer au monde entier

Cette femme toute recroquevillée

Qui marche d’un pas indécis

Cette femme qui m’a donné la vie

Cette femme dont je suis fière

Ma déesse pour la vie, ma mère.