Au bout de l'allée, par Michelle Hourani auteur de poèmes

Édition : Éditions Persée

ISBN : 9782352167013

Date de parution : janvier 2011

Si l’amour existe et n’est pas une illusion, peut-il se raconter ?

Une histoire d’amour peut sembler la chose la plus banale qui soit au monde, mais peut aussi apparaître comme inextricable.

Dans ce recueil, Michelle ACCAOUI HOURANI raconte l’histoire d’amour qu’elle a pour son pays, pour ses proches, pour ses amours, pour la vie… Elle relate aussi la guerre et la mort toujours liées à la vie, indissociables tels deux amants qui se fondent l’un dans l’autre puis se rejettent.

Poèmes du livre

Injustice

Il y a des peurs qui percent le silence

Des injustices que se rient des souffrances

Des hommes oubliés dans des cellules

Par un verdict péremptoire qui hulule.


Il y a des richesses que se pavanent

Aux yeux d’une pauvreté à la présence infâme

Des préjugés forant les oxymores

Donnant des goûts de voyage à la mort. 


Il y a des espoirs de jeunes marchandés

Des fois et des dieux oubliés

Une chaleur refroidie tel un souffle happé

Un sérac d’alizarines tacheté.


Il y a tant d’yeux qui ont cessé de voir

Car l’habitude du spectacle efface tout espoir

Il y a un chant qui implore et prie

Qu’on offre plus de sourires à la vie.


Il y a dans la chair humaine

Une obscurité strate et pérenne

Qui amenuise le drame des autres

Et juge les suintements des fautes.


Il y a aussi ma lassitude de tout cela

Un dégoût de n’avoir pas levé la voix

Il y a une plume qui voudrait tant proclamer

Malgré tout l’union de l’humanité.


Il y a un crayon qui trace noir sur blanc

Un réel amer pour rechampir l’important.


Hymne à l’amour

J’aime quand m’invite ton silence

Et tes yeux me parlent de danses

J’aime quand ton souffle proche se fait

Et ta voix trouble mes idées

J’aime quand tes doigts dessinent mon visage

Et contournent mes yeux, mes lèvres et mes rivages

J’aime quand tes mains se font magie

Et emmènent mes pores vers le paradis

J’aime quand de ton regard tu me défais

Et m’apprends à chaque fois la sensualité

J’aime quand en moi se réveille la femme

Et mes formes damnent ton âme

J’aime quand plus câline je me fais

Pour sentir davantage ta virilité

J’aime quand plus pressant se fait ton corps

Et battant la mesure mon souffle t’épouse plus fort

J’aime quand ton toucher valse avec mon ouïe

Et nos parfums réveillent la nuit

J’aime quand je me saoule de ton essence

Et quand notre cœur bat en cadence

J’aime quand se mélange “nous deux”

Se forme “un” et plane vers les cieux

J’aime quand nos pupilles miroitent

Un oui, s’épousent et se convoitent

J’aime quand se ferment nos paupières

Un plaisir plus fervent qu’une prière



J’aime quand s’approche le sommeil profond

Le repos habille notre chanson.